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Budget de la Sécu : "Les entreprises ne doivent pas être la variable d'ajustement", met en garde le ministre de l'Economie, Antoine Armand
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/11/2024 à 07:52

"Attention à l'impôt de trop !", a prévenu le ministre.

( AFP / LUDOVIC MARIN )

( AFP / LUDOVIC MARIN )

Le ministre de l'Economie Antoine Armand s'est inquiété mercredi 20 novembre d'un budget de la Sécu qui pèserait trop lourd sur les entreprises, après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales. "Les entreprises ne doivent pas être la variable d'ajustement", a-t-il mis en garde.

Le ministre tient ces propos dans une interview au Parisien qui a suscité un concert de louanges des députés Ensemble pour la République (EPR), et particulièrement de leur président Gabriel Attal, qui l'a jugée "juste et responsable", d'autant que le ministre s'y montre explicitement très attaché aux idées de sa famille politique.

Les suppressions d'allègements de charges , même réduites à trois milliards d'euros par le Sénat mardi soir -contre quatre milliards dans le texte initial du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS)- déplaisent aux entreprises et au camp macroniste, car elles paraissent aller à rebours de la politique de l'offre soutenue quasiment sans faille depuis 2017.

"Ma famille politique porte un message : ce n'est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu'on crée de l'emploi et de la croissance", remarque Antoine Armand.

"Le groupe EPR a raison d'insister : il faut aller le plus loin possible pour préserver les allègements de cotisations", poursuit-il, ajoutant : "Attention à l'impôt de trop ! ", alors que plane l'idée d'une augmentation du versement mobilité, contribution patronale au financement des transports en commun.

"Je suis ministre de Michel Barnier et surtout j'appartiens à la famille Ensemble pour la République. Arrêtons d'avoir peur des mots : nous sommes dans une coalition. Cela signifie que des forces politiques qui ne sont pas d’accord sur tout travaillent ensemble ", ajoute-t-il.

"Défendre la compétitivité"

Gabriel Attal a salué sur X l'interview "juste et responsable" d'Antoine Armand. Avec les députés Ensemble, "nous continuons défendre la compétitivité de notre économie au service de l'emploi . Des chemins alternatifs à la hausse des charges existent. Merci au Premier ministre et au gouvernement pour leur écoute, le travail se poursuit avec eux", a-t-il assuré. Gabriel Attal reposte en même temps un autre message sur X du groupe des députés EPR, qui ont salué l'interview juste après sa parution, arguant que "nous ne pouvons prendre le risque d'augmenter le coût du travail".

Dans l'interview, Antoine Armand écarte pour sa part comme "irresponsable" tout "pseudo-chantage à la démission", au cas où ses demandes ne seraient pas entendues, et rappelle que Michel Barnier "a toujours ouvert la porte à des ajustements en contrepartie de propositions d'économies" . Il évoque parmi ces possibles économies le durcissement des conditions d'assurance-chômage, proposé au printemps par EPR. Il rappelle qu'il est favorable à "un débat sur le temps de travail", à "toucher au train de vie de l'Etat", ou au transport sanitaire en taxi, "qui coûte 3 milliards par an à l’Assurance maladie. Soit 50.000 euros par an et par taxi".

Il semble espérer que la motion de censure qui découlerait d'un 49.3 sur le budget ne serait pas adoptée, alors que Marine Le Pen menace actuellement de s'y associer. "Comment les Français pourraient comprendre que des oppositions qui ne partagent à peu près rien, voteraient pourtant ensemble une motion de censure, mettant de fait la France sans budget et sans gouvernement à la veille de Noël ?", s'interroge-t-il.

Questionné enfin sur le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez, qui irrite régulièrement le groupe EPR, Antoine Armand juge que la situation politique "est trop inédite pour avoir des états d'âme. Si parfois certains ont des méthodes, des postures ou des prises de position qui font réagir, ne tombons pas dans le piège".

2 commentaires

  • 21 novembre 09:00

    Ah non ! les dépenses sont un mal nécessaire afin d'enfoncer un peu plus le pays vers la faillite.


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